Symbolisme de la pomme
Le mot aballo se retrouve dans Avallon, l’île des
pommes des légendes celtes. Avallon est l’île des âmes
bénies, équivalent de notre Paradis. Située au-delà
de l’Océan, elle marquait la frontière entre le monde des
hommes et celui des dieux. C’est là que les héros vivaient
après leur mort et renaissaient spirituellement. Rappelons que le
pommier était l’arbre sacré des Celtes ; dans les légendes
de la mythologie gauloise, le pommier reste en tout temps chargé
de fleurs et de fruits.
Chez les Celtes, la pomme est fruit de science, de magie
et de révélation. C’est aussi l’arbre de l’autre monde. La
pomme, aval en celte, est le nom du séjour mythique, l’île
d’Avalon ou île aux pommiers. Y reposent les rois, les héros
blessés et les défunts, parmi les fées, sur lesquelles
règne Morgane. La légende dit que le roi Arthur s’y réfugie
dans l’attente de libérer les Bretons et les Gallois. Merlin l’enchanteur
enseigne sous un pommier. Cette île représente aussi le royaume
sacré, l’île Bienheureuse, terre vaste et fertile. La pomme
est le symbole du soleil. L’équivalent gaulois d’Apollon, dieu solaire
des Grecs, est Bélénos, le brillant.
Cette légendaire île d’Avalon est située
dans l’autre monde, et pourtant la Bretagne est riche de pommiers. D’après
Bernardin de saint Pierre, cela est la conséquence de la vengeance
de Thétis. Celle ci, jalouse qu’Aphrodite ait emporté la
pomme qui était le prix de la beauté, la pomme de discorde
de Pâris, fait voler le fruit par un triton sur le rivage des Gaules,
puis en sème les pépins dans la campagne environnante, pour
perpétuer le souvenir de sa vengeance et de son triomphe. Si la
pomme est un fruit merveilleux, le pommier (Abellio en celte) est lui aussi
un arbre de l'Arbre de l'Autre-Monde. C'est une branche de pommier que
la femme de l'Autre-Monde, qui vient chercher Bran, lui remet avant de
l'entraîner par-delà la mer. Emain Ablach en irlandais, Ynis
Afallach en gallois (l'île d'Avallon), autrement dit la pommeraie
est le nom de ce séjour mythique, où reposent les rois et
les héros défunts. Dans la tradition brittonique, c'est là
que le roi Arthur s'est réfugié en attendant de revenir délivrer
ses compatriotes gallois et bretons du joug étranger. Merlin, d'après
les textes, enseigne sous un pommier. C'était chez les Gaulois un
arbre sacré comme le chêne
L'île d'Avalon est l'île mythique par excellence
de la tradition celtique. Située à l'Occident, à une
distance et en un lieu indéterminés, elle est l'"Île
Fortunée" et semble bien représenter l'au-delà, l'Autre
Monde ou pour certains la "Féerie". C'est là que sont portés
les héros après leur mort, dans la direction du soleil couchant.
Le mot "occident" ne reflète-t-il pas le latin occidere, "se coucher"
en parlant du soleil, ou "succomber", en parlant d'une personne. On a aussi
pu proposer un jeu de mots entre "avalon" et le verbe "avaler" : aller
vers le val, vers le couchant, et en même temps évoquer l'engoulement,
l'engloutissement, le fait d'être avalé par la mort. La navigation
est longue pour y parvenir, et incertaine pour les vivants, car elle implique
un passage (ou un trépas), mais elle peut se faire dans les deux
sens : le retour est possible, par exemple pour le roi Arthur qui y attend
le moment de revenir réunifier la Bretagne.
C'est dans la Vita Merlini de Geoffroy de Monmouth (vers
1145) qu'on la voit mentionnée pour la première fois. Taliesin
évoque pour Merlin cette Île des Pommes" (Insula Pomorum,
en latin "île des fruits", mais "Avalon" renvoie à la racine
celte aval, "pomme"), où tout est régi par une douce loi.
C'est le pays de l'éternelle jeunesse et de l'éternelle santé,
où l'on ignore la mort et où les fruits sont toujours mûrs.
Morgane, aux multiples pouvoirs, y règne avec ses huit sœurs ; elle
y veille tout particulièrement sur Arthur qu'elle y a recueilli,
blessé, après la bataille de Camlann. Mais il est certain
que la tradition en remonte plus loin dans le temps : Pline l'Ancien, dans
son Histoire Naturelle (IV, 95) évoquait déjà Avallus,
une mystérieuse île, d'où provenait l'ambre, un produit
réputé d'origine surnaturelle
Cette image du paradis celtique peut être identifiée
à l'Emain Ablach de la tradition irlandaise, et on lui a donné
par la suite bien des noms : Terre des Jeunes, Île Lointaine, Île
de Verre, Terre de Promission des Saints, Palais de Cristal au-delà
de la mer, Île Perdue .Avec la christianisation, elle devient cette
île merveilleuse vers laquelle s'embarque saint Brendan. Et, avec
la Renaissance, on la retrouve sur une des premières cartes de l'Amérique,
à Terre-Neuve. Diverses sites insulaires situés à
l'ouest perpétuent ce nom, au large de Los Angeles par exemple,
ou l'îlot d'Aval en Pleumeur-Bodou (22).
Chez les Gaulois, le pommier est arbre sacré à
l’égal du chêne. Dans les légendes celtiques, Lug inflige
aux trois fils de Tuireann l’épreuve qui consiste à chercher
les trois pommes d’or du jardin des Hespérides. Ces pommes délivrent
de la faim, de la soif, de la douleur, de la maladie et ne réduisent
jamais de volume. Le pommier est le symbole de l’amour qui lie l’homme
à la nature. Dans les traditions celtiques, la pomme est un fruit
de science, de magie et de révélation. Elle sert aussi de
nourriture merveilleuse. La femme de l'Autre Monde qui vient chercher Condle,
le fils du roi Conn aux cent batailles, lui remet une pomme qui suffit
à sa nourriture pendant un mois et ne diminue jamais. Parmi les
objets merveilleux, dont la quête est imposée par le dieu
Lug aux trois fils de Tuireann, en compensation du meurtre de son père
Cian, figurent les trois pommes du jardin des Hespérides : quiconque
en consomme n'a plus ni faim ni soif, ni douleur, ni maladie et elles ne
diminuent jamais. Dans quelques contes bretons, la consommation d'une pomme
sert de prologue à une prophétie.
Dans la tradition celte, la pomme provient de l'île
d'Avallon (royaume des morts) où dort le roi Arthur ; lors d'une
fête païenne qui serait à l'origine de la fête
de la Toussaint, des pommes, particulièrement appréciées
de la Mort disait-on, recouvraient les autels des druides. Les Celtes la
considéraient en outre comme un « fruit de science, de magie
et de révélation ». Merlin enseignait d'ailleurs sous
les branches du pommier, arbre sacré des Gaulois |